Les experts en esthétique
Les experts en implants mammaires
http://www.fda.gov/cdrh/breastimplants/handbook2004
/localcomplications.html#3
Enfin, les autorités sanitaires ont décidé d'encadrer les actes esthétiques. Pour ce faire, l'aide des experts est indispensable car aucun n'est capable d'être expert dans tous les domaines.
Encore faut-il tout d'abord définir qui peut se prétendre expert. Un texte du Dr Marc Zafran (alias Martin Winckler, auteur du livre « La maladie de Sachs ») sur Passeport santé.com semble refléter la situation :
« Les médecins qu'on qualifie d'« experts » sont, de plus, une catégorie plutôt sujette à caution depuis quelques mois : ce sont semblables « experts » qui ont suggéré à l'OMS et aux gouvernements de tous les pays développés de commander, pour prévenir une maladie manifestement bénigne, des centaines de millions de vaccins qui, finalement, n'ont pas été utilisés. Leur « indépendance d'experts » par rapport à l'industrie est, de ce fait, fortement sujette à caution »
En résumé, il nous faut des experts mais encore faut-il trouver les bons et indépendants.
En France, la commercialisation d'un produit médical exige un dossier de demande d'homologation énorme prouvant que les bénéfices apportés prédominent les risques inhérents au produit. Dans le domaine de l'esthétique, le risque devrait même être inexistant. Les prothèses mammaires, notamment les PIP qui ont été retirées à cause des fuites depuis avril 2010, ont dû avoir de nombreux avis positifs des experts pour être commercialisées. Afin d'expliquer la défaillance de PIP, la thèse française parle de fraude. C'est-à-dire que les produits commercialisés par PIP ne correspondent pas aux produits présentés pour l'homologation. Cependant, d'après les données trouvées sur Internet :
1/ les ruptures notables ont été révélées depuis 2006 (1,2). Les études sérieuses sur la fréquence des fuites sont quasi inexistantes depuis 2002. Comment ces experts peuvent-ils garantir l'absence ou un faible taux de fuite sans preuve ? Les études antérieures estiment un taux de rupture de prothèse de 26% à 4 ans et 47% à 10 ans (3) !
2/les prothèses PIP n'ont pas été homologuées en Angleterre et aux États-Unis. Ces pays parlaient déjà d'insuffisance de réponse aux tests de sécurité exigés depuis 2006.
(4, 5, 6)
Ces prothèses continuent pourtant à être commercialisées en France jusqu'en avril 2010 apparemment sans aucune étude complémentaire. Faisant un simple calcul, 30.000 prothèses posées depuis 2002 à 2010, il y a eu donc environ 15000 prothèses posées pendant ces quatre dernières années entre 2006 et 2010 ! Quinze mille personnes pourraient être sauvées si ces experts étaient plus vigilants, plus humbles pour tenir compte des avis d'experts d'ailleurs. Pour plus de détails, voir l'article « Prothèses mammaires, le scandale », http://yenbui.over-blog.com/article-protheses-mammaires-defectueuses-50397082.html.
Espérons que ces brillants experts ne figurent pas parmi ceux qui ont la responsabilité d'encadrer les actes esthétiques. Vu leur prestation dans les prothèses mammaires, il nous est légitime de remettre en question leur compétence.
Bibliographie
3/ Marotta JS, Goldberg EP, Habal MB, Amery DP, Martin PJ, Urbaniak DJ, Widenhouse CW. Silicone gel breast implant failures: Evaluation of properties of shells and gels for explanted prostheses and meta-analysis of literature rupture data. Ann Plast Surg 2002;49:227-247.
4/http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17992156
5/Problèmes secondaires aux prothèses mammaires.
From FDA Breast Implant Consumer Handbook 2004 at http://www.fda.gov/cdrh/breastimplants/handbook2004
/localcomplications.html#3
6/ http://www.fda.gov/NewsEvents/Newsroom/PressAnnouncements/2006/ucm108790.htm